1er mai 1886 : Deux cent milles travailleurs Étasuniens obtiennent la journée de huit heures. Les autres manifestent, les jours suivants la répression fait une dizaine de morts et cinq syndicalistes anarchistes, accusés à tort, sont pendus.
1er Mai 1891 : Seconde "Journée Internationale de mobilisation pour les huit heures", instaurée par la deuxième Internationale Socialiste. La répression fait neuf morts en France.
1er Mai 1892 : La "Journée Internationale des Travailleurs", est célébrée dans la majorité du monde industrialisé.
1er Mai 1920 : Première "Fête des Travailleurs" en Russie, décrétée par les bolchéviques.
1er mai 1933 : Premier jour de la "Fête du Travail"* en Allemagne nazie, introduite par Goebbels.
1er Mai 1941 : Première "Fête du Travail et de la Concorde Sociale" en France sous Pétain.
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Le premier mai, pratiquement toutes et tous, de droite à gauche célèbrent la « fête du travail », ainsi en l’espace de moins de trois générations, consciemment ou non, les politiques, les médias et plus troublant : la majorité des syndicats, trahissent le sens de la « fête des travailleurs ». Bien plus qu’une nuance, la terminologie en change ici radicalement le sens, comme le montre la chronologie ci-dessus.
D’autant plus édifiant en sachant que la date fut choisie pour honorer la mémoire des travailleurs qui luttèrent, souvent au prix de leur vie, pour l’amélioration de leurs conditions de travail et l’obtention de la journée des huit heures, c'est à dire la réduction du temps de travail. L’origine exacte est parfois sujette à débat, de Chicago aux mouvements prolétaires clandestins internationalistes, une certitude toutefois, c’est bien les travailleurs et certainement pas le travail qu’il s’agissait de fêter (à l’inverse de la « fête du travail » qui était célébrée aux USA le 1er septembre).
« Le 1er mai revendiquait l'instauration de la journée de 8 heures.
Mais même après que ce but fût atteint, le 1er mai ne fût pas abandonné.
Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1er mai sera l'expression annuelle de ces revendications.
Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l'humanité fêtera probablement le 1er mai, en l'honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé. »
Extrait d’un article écrit par Rosa Luxemburg publié en 1894.
*Officielle à partir de 1934.
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