P. Galand : « Contre toutes les guerres »

 

 Par Pierre Galand (Militant, Économiste / gauche / Belgique) 

Tribune publié le 30 mai 2023 par L’asymptomatique

 

L’urgence, aujourd’hui, c’est de créer une mobilisation mondiale contre la guerre, contre toutes les guerres. L’ONU, censée assurer la protection des peuples, leur sécurité et leur bien-être, a failli à sa mission.

La guerre en Ukraine est perçue dans le Grand Sud comme une confrontation Est-Ouest entre superpuissances d’un autre âge.
Mais chez nous, elle est à la « une » et a relégué les autres guerres qui se déroulent au Proche-Orient, en Afrique et en Asie aux oubliettes des médias « mainstream ».
Aujourd’hui, soyons à l’écoute et joignons nos voix à celles de Lula, du Pape François, de la ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud Naledi Pandor et des peuples meurtris par ces guerres, pour qui la fin des hostilités est la condition première à leur survie.
Ces dix dernières années, les guerres ont coûté la vie à plus de civils que les désastres naturels. Donc mobilisons-nous avec nos concitoyens pour dire stop à la guerre, à toutes les guerres, première étape du chemin vers la paix fondée sur le respect du Droit international et des conventions adoptées aux Nations Unies, censées assurer la sécurité ainsi que la coexistence et le bien-être.
Les moyens financiers en recherche et développement militaire ainsi qu’en production d’armes létales doivent être reconvertis de toute urgence pour sauver des vies et agir contre le dérèglement climatique. C’est ce que pense la majorité de nos concitoyens.
Aujourd’hui, la toute grande majorité de la population mondiale a perdu confiance en l’Occident et ses promesses – non tenues – de coopération au développement.

« Le roi est nu ».

Nos attitudes racistes à l’encontre de celles et ceux qui tentent de venir chez nous chercher de quoi nourrir leurs familles, les barbelés, les murs et les milices de Frontex que nous leur opposons ont définitivement ternis et disqualifiés nos discours sur la démocratie, le respect des droits humains ou la sauvegarde de la nature.
Ils sonnent faux. Notre violence et notre arrogance aiguisent la révolte de ces pays du grand Sud contre ceux qui nous gouvernent et prétendent gouverner le monde : le G7, l’OTAN et leurs complices, les bourgeoisies d’affaires et des multinationales qui se concurrencent dans le pillage de leurs ressources.
Nos dirigeants ont réactivé toutes les vieilles recettes de la guerre froide, tentant par-là de garder la mainmise sur les affaires du monde.
Leurs comportements guerriers témoignent de leur incapacité à concevoir un autre monde que celui de la confrontation. Il faut donc les obliger à faire de nouveaux choix de coexistence pacifique et s’ils s’en montrent incapables, remplaçons-les, car ils n’ont pas pris conscience que l’humanité est en pleine transformation.
Leur volonté hégémonique n’est plus acceptée par la toute grande majorité des humains, même parmi leur propre population.

Le monde bouge. D’urgence, forçons les puissants à signer partout les armistices et aidons-les, par notre mobilisation, à construire les nouvelles formes de gouvernance et de cohabitation entre les peuples et les nations. Mobilisons-nous pour exiger le désarmement et investir dans le développement, la santé, la culture et l’enseignement.
Mobilisons-nous pour forcer le respect des Conventions de Genève et l’ouverture de négociations sérieuses et respectées par tous en vue de la survie de notre humanité.
Avec force, faisons entendre nos voix auprès de nos élus, exigeons que le Secrétaire général de l’ONU reprenne d’urgence l’initiative et s’il s’avère impuissant à faire taire les armes, mobilisons nos intelligences, nos forces pour remplacer l’ONU, ou, à tout le moins, son conseil de sécurité qui la paralyse.
Donnons une chance à la paix, car nous savons qu’elle ne viendra pas d’en haut et que ce changement se fera par le dépassement du capitalisme, du racisme et du colonialisme, ainsi que le dit régulièrement Angela Davis.
« Stop war, give peace a chance ». Soyons des collectifs pour l’avenir.